Nous relayons une information récente de nos collègues de la Fédération de pêche du Jura, concernant une nouvelle infestation parasitaire affectant la perche commune.

Lien vers le reportage France 3 :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura-parasite-jamais-observe-france-infestent-perches-1913010.html

Mis en évidence pour la première fois fin 2019 sur le Doubs dans le secteur Orchamp-Dole, et confirmé à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, le parasite a été identifié par le laboratoire Départemental d’Analyse du Jura comme appartenant à l’espèce Clinostomum complanatum. Son existence n’avait jamais été répertoriée auparavant en France (origine Danubienne en Europe, et récemment mentionné en Italie).

Le cycle biologique fait intervenir plusieurs hôtes :

  • Stade adulte dans l’œsophage d’un oiseau piscivore
  • Emissions d’œufs régurgités par l’oiseau
  • Infestation par les œufs d’un premier hôte intermédiaire (mollusque gastéropode = « escargot » aquatique)
  • Rejet par le gastéropode de larves au stade « cercaire »
  • Pénétration des larves dans le poisson (2ème hôte intermédiaire) où elles s’enkystent majoritairement dans le muscle
  • Consommation du poisson par l’oiseau piscivore et métamorphose en stade adulte

En l’état actuel des connaissances, de nombreuses espèces de poissons sont susceptibles d’être atteintes, bien que la perche semble actuellement la seule espèce dont l’infestation soit avérée dans le Jura. Concernant la santé des poissons, les formes musculaires semblent épargner les fonctions vitales des individus (les éventuelles formes viscérales seraient plus dangereuses).

Le diagnostic est relativement aisé, les kystes contenant le parasite étant visibles dans la chair des poissons sous l’apparence de « grains de riz » jaunâtres de 2-3 mm de diamètre, en plus ou moins grand nombre, parfois visibles à travers la peau. Néanmoins, d’autres maladies parasitaires peuvent former des kystes assez similaires, ce qui demande donc en toute rigueur une confirmation en laboratoire.

L’être humain peut très accidentellement être atteint en consommant le poisson, se substituant ainsi à l’oiseau. Dans ce cas, l’installation éventuelle du parasite au niveau de la gorge est susceptible de provoquer une pharyngite qui dans les cas sévères nécessitera une intervention chirurgicale.

Nous ne connaissons pas actuellement l’emprise géographique de l’infestation, hormis la découverte fortuite de perches contaminées dans un étang proche de l’Ognon.

Nos services s’attacheront donc, dans un premier temps et dès que les conditions le permettront, à échantillonner les zones qui seraient à priori les plus vulnérables (proximité des foyers connus), à savoir le Doubs proche de la limite Jurassienne et l’Ognon aval afin de préciser l’éventuelle présence de Clinostomum dans notre département.

En parallèle et compte-tenu de ces éléments, nous demandons aux pêcheurs :

  • d’être particulièrement vigilants et de bien vouloir nous signaler d’éventuelles prises suspectes (espèce, photo, date et lieu de capture par mail : fede@federation-peche-doubs.org)
  • en cas de consommation des poissons, d’éviter toute préparation crue et de privilégier les recettes avec une cuisson à cœur, seul moyen de garantir la destruction des éventuels parasites présents (la congélation préalable n’offre pas de garanties)